Interview : The Toxic Avenger

The Toxic Avenger

Bonsoir Toxic. Merci de m’avoir accordé cette interview. Peux-tu te présenter à nos lecteurs qui ne te connaissent pas encore ?!

Bonsoir, je m’appelle Simon Delacroix, j’ai 29 ans. Je fais de la musique depuis plus de 10 ans. Après être passé par différents groupe de rock et de hip hop, je fais aujourd’hui de l’électro sous le pseudo The Toxic Avenger.

Ton nom de scène et le choix de ton masque n’ont pas été choisis par hasard. Deux films produits par la société américaine Troma, y sont pour quelque chose. Peux-tu m’expliquer leurs origines dans ces film et le choix que tu as fais.

Je vais faire une réponse très sérieuse, je donne rarement cette réponse là.

J’avais un groupe de hip hop il y a quelques années et en 2003, des gens nous ont contactés pour nous dire que nous avions été sélectionnés pour apparaitre sur la compil CQFD des Inrocks. Ils nous ont dit « C’est mortel ce que vous faites, il faut que vous soyez dans un de nos CDs ». Nous on était super content et le mec nous dit « Il faut qu’on écrive un bio sur vous ! » et donc « Quels sont vos noms d’artistes ?! ». Et moi, Simon Delacroix, MC Simon Delacroix ca ne sonne pas très bien … Au même moment, j’étais en train de matter The Toxic  Avenger et comme je n’ai pas d’imagination j’ai gardé le nom pour en faire mon nom d’artiste.

Le masque vient d’un autre film, Kabukiman, qui est produit par la même firme qui fait Toxic Avenger et à mes débuts, j’étais trop timide pour jouer sur scène sans masque.

C’était donc pour moi la seule façon que j’avais de monter sur scène : porter un masque …

Le port du masque est désormais courant dans le monde de la musique électronique, certains artistes y voient la représentation d’un personnage totalement à part de ce qu’ils sont dans la vie réelle. Cependant, tu es un des rare à ne pas porter ce masque lors de tous tes shows. Pourquoi ce choix ?

Alors, la vraie vraie raison …

J’ai commencé à mettre le masque il y a quatre ans, une époque ou les Daft existaient, mais ou les Bloody et tous ces groupes à masques n’existaient pas. Et au bout d’un moment les gens commençaient à me dire « Tu fais comme les Bloody ?! », alors qu’en fait pas du tout. Puis à force, j’en avais marre qu’on me catalogue comme un suiveur alors qu’en fait j’en étais pas un. Je ne revendique pas du tout la paternité du truc parce que d’autre l’on fait avant moi, mais ça me soûlait qu’on me dise « Tu fais comme les autres … ».

Je crois que dans l’électro aujourd’hui, c’est plus original de ne pas porter de masque tellement il existe de groupes qui en portent.

Grâce à la drogue et à l’alcool je me sens plus à l’aise aujourd’hui pour ne pas porter le masque (rires).

Qu’est ce qui fait que tu mettras ton masque ou pas et quel et quelle est la relation que tu entretiens avec lui ? Du genre, est ce que le Simon Delacroix que je vois devant moi serra une toute autre personne, incarnera un personnage dès lors qu’il mettra son masque ?

Très honnêtement moi dans la vie de tous les jours, je suis un mec super discret donc il me fallait un truc qui me détache de ma vie de tous les jours. Aujourd’hui j’arrive à le faire sans porter d’artifice, mais ouais, j’avais besoin de ça avant. C’était vraiment plus pour m’affirmer que pour me cacher en tout cas.

Les Bloody sont très obsessionnels avec ça par exemple.

Artiste dans l’âme, tu fais de la musique depuis maintenant plus de dix ans. Comment se sont passé tes débuts que ce soit avec ton tout premier groupe de rock jusqu’à la naissance de Toxic ?!

Je crois que je ne l’ai jamais dit dans une Interview mais si j’en suis arrivé à faire de l’électro aujourd’hui c’est grâce à une fille. Dans le passé Radio FG était une super radio, ca peut être assez fou maintenant mais c’était le cas dans le passé. J’ai rencontré une très jolie fille qui travaillait la bas et qui m’a donné envie de me lancer la dedans.

Tu as rejoint le label américain IHEARTCOMIX depuis un peu plus de deux ans maintenant. Comment s’est fait ce choix ?

IHEARTCOMIX, en fait, c’est eux qui m’ont contacté. J’avais posté mes morceaux sur Myspace et deux semaines après, les mecs me disaient : « On te signe et tu fais une tournée de 45 lives ». Dim Mak et IHEARTCOMIX m’ont proposé en même temps, mais j’ai choisi IHEARTCOMIX pour la tournée et les deux mois aux États-Unis.

Alors aujourd’hui ta question n’est plus d’actualité parce que maintenant c’est Citizen, avec lesquels je suis très content, mais ca ne sera que pour mes maxi en fait. L’album sortira sur un label qui s’appelle Roy Music qui est distribué par EMI, cette grosse major horrible qui sort Joe Dassin et tout. Je suis chez Roy parce que mes potes de Make The Girl Dance le sont aussi, j’ai rencontré les mecs du label qui m’ont dit « On va sortir ton album ».

Ton dernier EP « Toxic is Dead » est sorti fin 2009 sur ce même label. S’en est suivi un magnifique mini film digne des plus grosses réalisations américaines en guise de clip vidéo. Pourquoi ce nom ? Quelles ont été tes influences et plus particulièrement ton état d’esprit pour cet EP ainsi que pour le clip ?

Pour le clip on voulait faire quelque chose de plus contemplatif qu’une chasse à l’homme par exemple. Quand on l’a tourné, on ne s’est pas dit « On va faire un truc avec de l’action à 100% », on voulait faire quelque chose sans vrai début ni fin. C’est-à-dire qu’en réalité, le clip fini comme il a commencé, il n’y a pas vraiment d’explication, c’était vraiment un choix.

Après, c’était une période ou j’ai commencé à ne plus porter mon masque, je trouvais ca drôle d’appeler l’EP « Toxic is dead » qui fait référence à un morceau que tu n’as surement pas connu parce que j’imagine que tu es un peu plus jeune que moi. C’est un morceau d’un groupe qui s’appelait Bauhaus, la track s’appelait « Bela Lugosi’s Dead ». C’est un morceau que j’adore et c’est donc en référence à ça.

Pour ce qui est de mon état d’esprit, le clip est très dépressif, je me tire des balles dans la tête alors qu’en réalité j’étais très heureux. Ensuite j’ai toujours aimé l’ambiance un peu « dark », c’est une ambiance sur laquelle j’ai toujours plus ou moins joué, c’est un truc qui me plaît et qui plaît à beaucoup de gens.

Le clip a été tourné entre Los Angeles et Las Vegas sur une route assez mythique qui s’appelle la route 66. La jolie brune qui m’accompagne dans le clip, c’est une nana qui s’occupe de faire les pochettes d’un groupe de rock très connu aux États Unis qui s’appelle « She Wants Revenge ». C’est une amie, on s’est  juste dit « Tiens, toi t’es jolie tu fais notre clip ».

Et en fait c’est un clip qui est très joli à l’image, en tout cas que moi je trouve très joli et je le dois surtout à Lady Gaga ! Lady Gaga nous a prêté toute son équipe technique, son matériel etc … C’est une nana très sympathique qui aime aider les jeunes artistes et qui m’a aidé. Voilà pour la petite histoire.

Sur ton Myspace, il est annoncé que la track « Toxic is dead » sera le premier single de ton album prévu pour cette année. Parti un mois au Maroc pour l’enregistrer, ou en est-il aujourd’hui ? Un nom, une tracklist ? Que peux-tu nous dire sur cet album ?

Alors déjà l’album ça ne va pas être un album. J’ai choisi Citizen pour sortir mes maxi car j’ai voulu resté dans une vanne très électro, sombre, dark et mon album va être super calme en fait. A part deux trois trucs, ca va être un album super « pop – rock » . Ça ressemblera à du Toxic quand même mais c’est vachement apaisé. Mais Toxic is dead n’est plus prévu pour être le premier single de l’album.

Après ce que je peux dire sur les featurings : Orelsan, c’est sur. Vitalic, c’est sur. Simone elle est bonne, ça vous faire sourire peut être, mais moi c’est une très bonne amie, elle a fait un truc mortel. Il y a pleins de trucs que je ne peux pas dire, mais ce que vous savez déjà, c’est ce qu’il y a de plus « petit » !

Depuis quelques jours, la toute première démo de la track bouge ta ficelle en feat avec Orelsan fait le tour du web. Comment s’est passé cette collaboration ?

Quand l’album d’Orel est sorti, j’ai trouvé ça ouf ! Ça m’a vraiment parlé direct. C’est pas un truc trop « pouet pouet » à la TTC qui, moi me soule un peu, et c’est pas un truc qui parle de le misère dans les cités parce que ça aussi, ça ne me parle pas non plus.

Orel c’est un rappeur « middle class » en fait. C’est un mec  qui parle de trucs basiques et qui le fait bien, et moi ça m’a vachement parlé. Par bonheur il se trouve que je connais très bien le mec qui l’a signé. Donc je l’ai appelé en lui disant que c’était mortel ce qu’il faisait, que j’avais un morceau pour lui et qu’il fallait absolument qu’on fasse un truc ensemble. Et le jour même il me dit « Mortel, Orel est pour » et je n’avais pas de morceaux. J’avais zéro, rien ! J’ai fais un morceau vite fait, il se trouve que c’était le bon et que ça fonctionne très bien. La rencontre s’est fait comme ça, on aime nos univers respectifs, on s’entend super bien et il n’est pas exclu que la collaboration ne s’arrête pas la. On parle souvent de faire des choses ensemble, j’essaye de faire des trucs pour lui mais après on ne sait pas.

Sur les dates parisiennes, il est fort possible qu’il vienne faire quelques morceaux un peu en surprise. Et oui, on va tourner un clip merveilleux dans quelques temps à Miami pour cette track qui ne s’appellera pas du tout comme ce que l’on peut entendre sur le net. Le morceau ne bouge pas trop mais les paroles bougent. Nous on prend cette track vraiment au second degré, c’est vraiment pas un truc sérieux, mais on l’a fait sincèrement.

Si les choses restent dans l’état, le morceau va s’appeler « Bouge ton corps n’importe comment ».

C’est peut être un peu tôt pour en parler, ton album n’est pas encore sorti mais quels sont tes projets à venir ?

Après l’album, je vais monter un live et je ne vais pas faire un live à la Justice, je vais faire un live avec des musiciens en fait. C’est-à-dire avec un batteur, un bassiste etc … Ça va être un vrai concert de rock, moi je viens du rock.

Je veux gommer un maximum les machines et adapter tout à un vrai concert de rock. Et nous on veut faire ça, mais en même temps le faire un peu à la « Soulwax Pary ». Avoir un DJ avec des potes, pour que les deux univers soit content. On va vraiment essayer de faire un truc purement rock avec des gens de talent et avec une installation … je ne dirais pas light mais … je ne peux pas le dire encore, vous verrez bien.

J’ai lu que ton studio était assez bordélique mais de quoi est il composé que ce soit en hardware/software ?

J’utilise très peu de logiciels, Pro tools par exemple mais comme je viens du rock je n’ai pas une culture du plug-in dont je ne sais pas me servir en fait. Donc j’utilise que des vieux synthé, des MOOG et machin, bon c’est un truc de gosse de riche mais j’ai un gros label qui a pu me payer du bon matos.

Et donc, oui, j’ai besoin d’avoir du vrai, de tourner des boutons. Je ne bannis pas tout ce qui est plug-in, je comprends très bien qu’on n’a pas forcement les moyens de s’acheter des vrai synthés et qu’un plug-in, c’est très efficace. Mais moi j’y arrive pas donc je ne le fais pas et c’est très bien, parce que ca me permet après de ne pas tricher. Je vais jouer sur scène ce que je joue en studio. Mais c’est vrai que mon studio est super bordélique, j’ai des câbles qui traînent partout.

J’ai longtemps bossé dans un studio très clean, bien rangé, mais je ne peux pas. Pour mon album, mon label m’a proposé de louer un studio mais j’ai refusé. Je leur ai dit que je préférais partir très loin avec mon propre matos, bosser dans une maison avec ma bouteille de vodka d’un côté et ma drogue de l’autre et des fils qui dépassent de partout et ca sera bien car sinon je ne peux pas composer.

On en parle de plus en plus, de nouvelles lois sont votées contre le téléchargement illégal pour faire face à la « baisse des vente ». Ta discographie est facilement trouvable sur le net en téléchargement illégal. Quel est ton point de vu la dessus ?

Alors, moi je vais te dire un truc sincère que peu de gens disent : Moi je télécharge tous les jours. Je suis le premier à télécharger tout et n’importe quoi.

Les petits artistes que j’aime, je vais acheter leurs disques, c’est important, très important. Mais très honnêtement, acheter Madonna, je m’en fou. Elle n’a pas besoin de ça et donc je ne me gène pas pour télécharger.

A côté de ça, je préfère quelqu’un qui va télécharger ma musique que quelqu’un qui ne l’a pas. On n’a pas tous les moyens de s’acheter un morceau à 1 € sur iTunes même si 1€ c’est ridicule. Personnellement, télécharger ma musique illégalement ça ne me pose aucun problème, sur un maxi en tout cas.

L’album c’est différent, car on a engagé des frais, ça coute beaucoup plus cher, il y a un clip qui va être tourné à Miami, donc évidemment, ça serait bien si les gens l’achetaient pour me donner l’opportunité d’en refaire un deuxième. Il faut savoir que les EP ne me rapportent rien, par exemple, pour Superheroes qui a été repris six fois, j’ai touché 2000€. C’est ridicule.

Télécharge- moi, ça ne me pose aucun soucis, mais venez me voir en live car c’est vraiment important pour moi. J’ai vraiment envie de faire un deuxième album mais pour tout ce qui est maxi, Toxic is Dead par exemple, téléchargez le.

Le futur de Toxic par Toxic, il  est comment ?

J’espère que je me ferais beaucoup beaucoup d’argent ! Énormément même, sans me dire : « Ça y est, j’ai vendu mon cul à TF1 ».

En fait, je crois que j’espère évoluer en même temps que les gens qui’ m’écoutent. C’est-à-dire que moi, je ne vais pas faire que des trucs qui arrachent la gueule toute ma vie même si j’adore ça. Très honnêtement, chez moi, je n’écoute pas les Bloody. Écouter un album des Bloody chez moi, ça me fait chier.

Ensuite j’espère juste faire ce que j’aime et que les gens me diront « On t’écoutait avant, aujourd’hui c’est différent, on t’écoute aussi, on retrouve l’esprit de ce que tu faisais, t’as pas vendu ton cul». Voilà, j’espère juste pouvoir faire ça et faire quelque chose de plus gros, plus gros sans me dire j’ai fait ma pute.

J’espère … Mais comme tout le monde, il n’est pas exclu que je fasse ma pute car aujourd’hui les Bloody, Pierre de Make The Girl Dance, on vit de ça. C’est-à-dire que sans ça, moi je suis à la rue. Si un jour, on me dit « Non Toxic, Bloody, on veut plus de ça », il faut que je bouffe donc ouais je ferais de la merde, mais si les gens continuent à me soutenir je continuerai à faire des choses de qualité. Je le dis très honnêtement, car personne ne le dit encore une fois mais c’est notre taff.

Donc voilà, s’il faut faire la pute à un moment … Moi j’ai un fils, les Make The Girl Dance ont des enfants aussi, il faut que je le fasse manger. La seule chose que je sais faire c’est de la musique et du skate, alors tu vois … Tout le monde le fera, moi je le dis, c’est tout.

La phrase de fin, le moment émotion, les déclarations d’amour c’est maintenant et c’est ce que tu veux.

Ben non en fait ! Je trouve ça bien de conclure sur « Moi je vendrais mon cul et tout, c’est très bien. »

Depuis la précédente interview réalisée en février dernier, il s’est passé énormément de choses dans ton actualité. Le décalage de la date de sortie de ton album, la préparation d’un nouveau live et plus prochainement la sortie d’un EP contenant le morceau ANGST One. J’ai lu sur ton formspring que ANGST était en fait un mot allemand. Pourquoi avoir choisir ce nom pour ces 4 morceaux, et qu’est ce qu’il représente pour toi ?

En fait ANGST en allemand, c’est un sentiment qui mêle la peur et la colère. C’est un antagonisme et moi je suis un garçon très antago … Enfin, je suis un garçon qui aime les antagonismes en tout cas. Je suis juif et j’aime Dieudonné, tu vois, c’est ce genre de choses.

Ca me représentait bien, et en même temps, la peur et la colère donc un peu la douceur et la violence, ça représente vachement mon album qui est à la fois violent et à la fois super doux avec des violons et tout.

Je trouvais ça cool de faire ça, c’était joli.

Sur ton MySpace fraichement mis à jour, on peut apercevoir une photo qui semble être la pochette de cet EP. Dans un décor montagneux, un enfant d’environ 8 ans sur la route tenant fermement quelque chose. La pochette de ton album est un peu dans le même genre, prise de nuit dans la montagne les pieds dans la neige. Quelle est la signification de ces deux pochettes ?

Non, c’est une femme qui est sous un pont … Je l’ai choisi parce que tu ne sais pas ce qu’elle fout là, comme ANGST en fait. Ça peut à la fois faire peur, tu peux imaginer quelque chose de super flippant comme tu peux imaginer qu’elle attend son mec ou qu’elle traverse la route. On ne sait pas ce que ça signifie réellement quoi. J’aimais bien ça, que tu ne saches pas vraiment ce que ça veut dire.

Comment as-tu choisi les remixeurs pour cet EP ? Plus particulièrement SALM ?

SALM, c’est des potes, je les trouve cool. Et puis c’est un morceau avec des cordes et je me suis dit c’est con d’avoir des potes qui sont violonistes et violoncellistes et de ne pas en profiter pour avoir des vraies cordes au lieu d’avoir des cordes de synthé, ça ferait quand même un peu plus classe. Donc, je leur ai demandé, ils ont aimé le morceau et ils m’ont dit qu’il n’y aurait aucun souci. Moi je trouve que ça ajoute un truc au morceau donc c’est vraiment cool.

Pour Blackstrobe, ça fait des années que j’aime son travail et ça a été un petit kiff de l’avoir sur mon EP.

Et Kid 606, c’est un mec que j’écoutais vachement aussi, c’est un fou furieux ! Il est vachement posé, mais avant il faisait … Je vais te faire écouter. Du coup ça me faisait rire d’avoir un truc un peu barré et il a fait un truc plutôt posé qui est cool, mais ça me faisait rire d’avoir ce mec la parce que j’imaginais la gueule des kids si je sortais un truc comme il fait la. Ils seraient sur le cul, genre super étonné quoi.

Je te le dis … Maintenant, j’ai envie de faire que des trucs ou les gens se disent « je ne comprends pas pourquoi il a fait ça », et je trouve ça cool.

Ton album sortira en février prochain,  ou en es-tu avec cet opus et que peux-tu me dire dessus ?

Qu’est ce que je peux te dire sur mon album … Qu’est ce que je peux te dire que j’ai le droit de te dire surtout …

Ben que c’est pas un album d’électro déjà, en tout cas pour la plupart des morceaux à part les ANGST. Enfin c’est un peu électro, mais tu vois c’est la folie, le gros truc vénère. Il y a pleins de petits featuring, il y a ma chérie qui chante, elle fait Simone elle est bonne en temps normal. Il y a Skrillex qui chante dessus, il fait sa life, un truc d’émo. Il y a les Something … Qu’est ce qu’il y a encore ?! Il y a aussi Brisa Roché que vous ne connaissez certainement pas qui est une Américaine encensée par les critiques. C’est pour la question …. La crédibilité.

Puis il y a pleins de morceaux tout lents et c’est beaucoup plus rock que prévu quoi, beaucoup plus rock que prévu ! Il y a plein de morceaux très très pop. Je me suis fait plaisir en tout cas, après je ne sais pas si ça va plaire, mais je me suis amusé à le faire.

Il y a les Lexicons qui chantent dessus aussi. En l’occurrence, je crois que ce n’est pas un album facile, ce n’est pas un album comme les Bloody … Ah j’ai encore parlé des Bloody. Non, mais c’est pas comme n’importe quel album d’électro où tout de suite tu bouges la tête immédiatement. Là, il faut l’écouter et en plus il est fait pour être écouté chez soi je crois. Il y a peut être des trucs où je vais me faire insulter … là c’est carrément n’importe quoi (il me fait écouter un morceau).

Et en live, ça sera encore plus rock que ça. Ça sera plus proche d’Interpol que de Yuksek pour ne pas dire les Bloody, mais je voulais dire plus Interpol que les Bloody. Les Crookers m’ont dit que ça ressemblait à du Midnight Juggernauts. Voilà, en gros ça sera ça.

La pochette, je crois que je l’ai là, c’est mon père qui l’a faite parce que papa est photographe. On va faire des supers photos de presse avec un mur rempli de chanteurs français à la con et moi qui fais la gueule devant.

Parce qu’en fait, chez moi il y a tout un mur avec des chanteurs comme Christophe Maé, Amel Ben et tout. Et les photos, ça sera moi devant. Je trouvais ça vachement rigolo.

(NDLR : Il y aura 17 morceaux dans l’album)

En février dernier tu m’avais fait part de ton envie de faire un vrai live sur scène. Tu es depuis passé à l’acte, tu as même posté sur Dailymotion un très court « teaser ». Comment prépares-tu ce live et avec qui seras-tu ?

En fait, ce que j’adore, c’est qu’on s’est dit qu’on allait faire flipper les gens et en fait les gens l’ont pris au sérieux. On reprend « Come as you are » super mal, c’est horrible quoi. Et les mecs qui ont commentés, c’était genre « ça à l’air terrible » (rires). C’était vraiment pour rire ce truc. On ne veut pas poster de vrai teaser à l’avance donc on poste que des trucs débiles où on reprend mal des chansons de bal dégelasses. Là je pense qu’on va faire « Téléphone » bientôt, mais joué super mal. Parce qu’on bosse vraiment sur notre show et qu’on veut que ce soit cool. Il y a peu de choses qui ne sont pas jouées. Enfin dans l’électro, il y a beaucoup de choses, c’est du playback quoi … Et nous on a quasiment pas de playback et ça, c’est plutôt cool. Quand tu vois un groupe en playback, tu vois les groupes vachement bouger et tout, mais nous on ne va pas trop bouger parce qu’on va tout jouer et je ne suis même pas sur que les gens voient la différence. Ils vont juste dire, c’est un peu con qu’ils ne bougent pas sauf que nous on va tout jouer.

Tu joueras ton nouvel album ?

Je vais jouer quasiment tout mon nouvel album et je reprendrais deux trois vieux morceaux pour faire plaisir aux gens, « Bad girls need love too » en live, ce genre de choses. On reprend du Daft, du Robot Rock version supra vénère et voila.

Ça sera avec des gens de ton ancien groupe ?

C’est avec Bonjour Afrique, des potes de lycée qui font de la musique supra violente et moi je les adore, ils sont super talentueux et c’est naturel de les choisir.

Du coup on va s’amuser, on va beaucoup s’amuser. Puis on va beaucoup tourner avec les Subs.

La première date en live, ça sera quand ?

Ça sera en décembre aux Transmusicales de Rennes. Je crois qu’on fait les Eurockéennes d’hiver, je crois qu’on va faire le Printemps de Bourges et puis tous les gros festivals.

Après on va pouvoir entamer une vraie tournée dans les salles et tout. C’est cool les Tours Bus ! T’as des lits, une PlayStation. On va se marrer, c’est l’essentiel.

Puis je vais inviter des copains sur scène, un truc à la Soulwax tu vois où ils invitent leurs potes. On va faire ça et une grosse release party à Paris je pense. Je pense qu’elle sera drôle, car je veux inviter vraiment tout mes potes quitte à ce qu’ils jouent que dix minutes quoi. Mais je veux vraiment qu’il y ait 70 noms, 70 potes qui viennent tous jouer des trucs qui les font kiffer. Et au milieu de ça on fera notre live.

Voilà, c’est juste du kiff en fait. Je veux me faire kiffer parce que si ça se trouve, dans six mois, je n’aurais plus de date. Donc autant les faire un peu « chan-mé » !

Si tu devais définir ton prochain album en deux mots, ce serait ? Pareil pour ton futur live ?

Album : lent et dépressif

Live : rapide et dépressif

Ah ouais ?

Il y a ça, vraiment ! Tu n’as jamais été au Maroc pendant un mois et demi sans internet et téléphone ? Je te jure, tu déprimes …

Je voulais partir en Afrique du Sud, parce que c’est un pays que j’adore, mais la maison de disque m’a fait « bhé non, ça va couter cher donc on va t’envoyer au Maroc ». Je me suis dit cool, il y a la mer et tout et en fait j’ai pas du tout aimé et je m’en suis aperçu au bout de deux jours.

Il me restait deux mois, enfin un mois et demi sans rien ! Sans téléphone, sans internet.

Donc, je te jure quand tu sors de la, ton album il est … T’as envie de mourir quoi.

L’album est un peu triste, mais c’est cool. C’est pas un album sur lequel tu peux jumper et faire « Woop Woop » … Ah les Bloody ! Je suis obsédé par ses gens là. Non j’étais avec eux il y a deux jours. Puis ils le font tellement bien leur truc que voila, t’as pas besoin d’un Bloody 2 donc je me suis plus dirigé vers la pop.

Quand tu as quelqu’un qui fait ça super bien, t’as pas besoin de faire la même chose en moins bien … Ça sera forcément moins bien, ils le savent.

Quelle est la signification de ton nouveau tatouage ? Triforce will illuminate you ?

Ça ? Rien ! C’est juste joli en fait. C’est con mais j’étais bourré au Texas, j’ai dit au mec : « Fait moi ça ! »

De toute façon, à chaque fois que je fais un tatouage, je suis bourré. Tu sais que je ne suis pas religieux quand même … (il me montre son tatouage de la vierge Marie).

Le succès du clip avec Orelsan, c’était attendu ou pas du tout ?

Non, on a fait le morceau sans se dire qu’on allait le sortir. Il a été vu plus de 2000 fois à la télévision française. C’était un morceau qu’on a fait entre potes et on ne voulait pas le sortir ! Sauf que la maison de disque nous a dit : « On va le sortir et en plus vous allez tourner un clip à Los Angeles avec que des pures meufs et c’est que des pornstars. »

Ah ouais ? D’accord, on va le faire alors !

Et pourquoi la version Arcade Edit ?

Parce qu’on m’a donné 15.000 euros. C’est SFR qui a payé pour ça, ils m’ont dit, on te refait un clip et on te donne 15.000 euros. D’accord pas de soucis (rires).

Et pour ANGST, il y a un clip en préparation ?

Oui, on va le faire dans une semaine. Je me fais casser la gueule dans le clip, mais en vrai ! Et le pire de tout, c’est que c’est moi qui ai eu l’idée. Tu sais moi j’aurais pu dire, j’ai envie de baiser une pure meuf dans mon clip ! Mais non, j’ai envie de me faire casser la gueule. (rires).

C’était chiant quand les mecs m’ont dit que c’était une pure idée.

Comment tu voulais que sonne ton album ?

Comme j’aimais, je ne me suis pas posé la question. J’ai fait un truc qui me plait, si ça marche tant mieux, je vais gagner de l’argent. Si ça ne marche pas tant pis, je vais devenir caissier, c’est pas grave !

Je n’aurais pas de regret. Pour mon album et mon live, on m’a donné carte blanche. Après, on pourra le critiquer comme on veut, mais au moins j’aurais fait un truc que j’aime.

On ne pourra pas dire que c’est un mauvais album, il s’est foutu de notre gueule. On pourra dire, je le déteste, aucun souci, mais on ne pourra pas dire que c’est un album de merde.

Ta meilleure date ?

Euh ce soir. Je ne sais pas … Elles ont toutes quelque chose. Des pires dates, j’en ai, mais quand c’est bien, c’est bien. Quand je suis avec des potes, la tournée avec Make The Girl Dance, quand je suis avec les Bloody ou The Subs, c’est des potes, pareil quoi. Quand t’es tout seul dans ton canapé, ce n’est pas super, quand tu es avec des potes, c’est tout de suite plus cool.

C’est comme ça que je fonctionne, tant que j’ai ça, je suis content.

Après ton album et ton live, tu as d’autres projets ?

On est en train de faire un side project qui est un peu secret en fait avec Orelsan et Lexicon. Enfin, on veut sortir un truc tous les quatre et pour être honnête j’en ai vaguement parlé à Disiz La Peste.

On veut vraiment faire un truc au moins tous les quatre. On se voit quasiment tous les jours. Plusieurs morceaux, un groupe … On verra. Quand chacun aura le temps.

Puis je me ferais mon deuxième album, j’ai envie de partir à New York pendant trois quatre mois, on verra. Si ça se trouve, ça sera ultra vénère, si ça se trouve, je vais me mettre à la folk, je ne sais pas.

Du moment que je me fais kiffer, je continue et puis le jour où je serais mécontent, j’arrêterais.

Niveau remix, j’ai fait un truc pour South Central qui est vachement bien, il va sortir bientôt je crois et j’en suis super content.

Et puis, je ne sais pas … J’ai envie de faire des conneries maintenant. J’ai eu plein d’idées et j’ai envie de faire que des trucs débiles. Le genre de trucs avec Orel et Lexicon ou même le nom du groupe est débile, tout est débile. Ça part d’une soirée de beuverie où au final on s’est dit que c’était cool et qu’il fallait le faire. Par exemple, le morceau de Kid 606, il y a Orel et Lexicon qui vont rapper dessus juste pour le kiff et pour lancer le groupe. On va le filer gratos juste pour s’amuser.

Une phrase de fin ? La dernière fois tu étais resté sur « Je vendrais mon cul »

Si, j’ai envie de finir par « Il est à qui le sac ? »