Interview : Étienne de Crécy

Bonjour Etienne. Merci de m’accorder cette interview. Peux-tu te présenter à nos lecteurs qui ne te connaissent pas encore ?!

Bonjour, je m’appelle Etienne de Crecy et j’ai 41 ans.

Comment as-tu connu Stop The Noise et que penses tu de tous ces jeunes (ou moins jeunes) qui ont un plus ou moins un pied dans la musique électronique via des blogs ou des labels par exemple ?

Pour être franc, je ne sais plus exactement comment ni même quand j’ai connu Stop The Noise. Je passe pas mal de temps sur le net et j’ai vu passer le nom à droite à gauche un nombre assez important de fois pour me rester en mémoire.

Artiste plutôt discret, tu fais de la musique depuis un peu plus de dix ans, mais très peu d’interviews retracent ton passé. Comment se sont passés tes débuts que ce soit avec ton tout premier groupe au lycée jusqu’à l’artiste international aujourd’hui ?!

En fait, ça fait très exactement 15 ans, j’ai sorti mon 1er maxi en 1993 !

J’ai commencé à faire de la musique à 16 ans en jouant de la basse (assez mal) dans un groupe de rock. Puis j’ai travaillé en tant qu’assistant au studio +XXX (Plus Trente), un des plus gros studio d’enregistrement de Paris (aujourd’hui fermé) pendant 3 ans. C’est là où j’ai rencontré Philippe Zdar (Cassius) on a découvert ensemble la techno dans les premières raves parisiennes en 1992. On a tellement aimé cette musique qu’on a décidé d’en faire nous même, d’où MotorBass.

Dans une interview réalisée il y a un peu plus de trois ans, tu avoues ne plus te servir de samplers en utilisant à la place des vieux synthétiseurs et des vieilles boîtes à rythmes. De quoi est composé aujourd’hui le studio d’Etienne de Crécy ?

Beaucoup de matériel, du cheap et du haut de gamme. J’ai besoin de synthé et de boite a rythme pour composer. Un écran d’ordinateur ne m’inspire pas. La pierre angulaire de mon studio c’est mes basseline (TB 303)

A l’instar de la scène électronique d’aujourd’hui, tu n’utilises pas de Mac ni même de logiciel dédié purement au live tel qu’Ableton Live. D’un point de vue technique, comment se déroule tes DJ sets et tes lives ?

En DJ set , je joue avec des CD. Checker des playlist sur un laptop dans un club ca ne m’excite pas tellement …
En live c’est diffèrent, je n’ai pas de laptop pour me mettre des bâtons dans les roues. J’ai un véritable home studio embarqué dans le cube, du coup c’est très intense pour moi de délivrer du bon son car c’est très difficile !

J’ai eu la chance de te voir lors de ton passage sur Toulouse (sans le cube malheureusement). Ton image de DJ « sage » (qui ne fume pas comme un pompier et qui boit seulement des bières) alliée à la puissance que tu as dégagée dans ce petit club a surpris plus d’une personne. Quel est le type de club (et avec quel type de public) dans lequel tu préfères jouer ?

Hahaha DJ sage !!! J’aime jouer en DJ dans les petits clubs, je n’aime pas tellement être sur une scène. Je suis handicapé de l’Entertainment, je n’arrive pas trop a lever les bras en l’air et a ambiancer. J’essaye de faire réagir les gens par la musique plus que par ma présence. Ce n’est pas un choix, je fais ce que je peux !

Tes derniers opus (de Commercial Ep 2 à Welcome) sont sortis sur le label Pixadelic et non pas sur ton label (Solid) crée avec Pierre-Michel Levallois et Alex Gopher. Quelle est l’histoire de ce label ? Et pourquoi ce choix ?

J’ai créé le label Solid avec Pierre-Michel Levallois et Alex Gopher en 1995, mais suite à la première crise de l’industrie du disque en 2007, le label s’est arrêté. Le label était trop ou pas assez, je ne sais pas vraiment mais c’est comme ça.
Suite à ça, j’ai crée Pixadelic, label actif depuis 2007. La première sortie sur ce label a été « Commercial Ep 2 ».

Le remix de ta track « Funk » par les Bloody Beetroots a été utilisé dans le film français « 99 Francs ». Comment s’est déroulé dans un premier temps le partenariat avec les Bloody Beetroots puis dans un deuxième temps l’occasion de voir apparaitre ce remix dans le film ?

J’avais découvert un morceau des Bloody Beetroots sur le blog FluoKids, sur leur site il y avait plein de remix à télécharger dont Muzzle n°1 du groupe The Whip. Je trouve ce remix vraiment fou, il m’arrive de le jouer quelques fois encore aujourd’hui. Du coup je les ai contacté et ils ont été ravis de me faire ce remix. Ça a été une chance pour moi vu le succès qu’a eu ce titre chez les kids !

Le célèbre cube est maintenant en place depuis un peu plus de trois ans, il est désormais devenu le symbole visuel pour beaucoup de personnes lorsque l’on parle d’Etienne de Crécy. Je sais que tu ne veux pas dévoiler ses secrets, mais il n’en reste pas moins impressionnant et intriguant. Quel est son histoire et quelle place occupe t’il dans ta vie d’artiste (via l’image visuelle) d’aujourd’hui ?

J’ai commencé le cube il y a 2 ans. C’est une collaboration avec Pier Schneider et François Wunschel du collectif Exyzt. Il m’a permis de faire des concerts en attirant l’attention du public sur quelque chose d’autre que moi. Du coup c’est très confortable !! Je n’expliquerais pas comment ca marche, mais c’est vrai que je suis très fier de l’allure de cette scénographie.

C’est désormais en vogue, les lois contre le téléchargement illégal apparaissent dans beaucoup de pays du monde et notamment en France avec la loi Hadopi. En 2004, tu as sorti un EP où les noms des morceaux sont en fait les noms de logiciel (ou protocoles) de téléchargement. Quel est ta position en tant qu’artiste mais aussi en tant que consommateur de tous les jours ?

Le téléchargement c’est magique mais pour les artistes c’est galère ! Je suis abonné à Spotify.

Le futur d’Etienne de Crécy vu par Etienne de Crécy, il est comment ?

Hahaha ! Encore du cube pour l’année prochaine, je travaille sur la version 2 en ce moment.

Ta plus grande expérience « live » (festival, club ou autre) jusqu’à aujourd’hui ?

Sans hésiter : Coachella & New york !

Le conseil que tu voudrais donner à un jeune qui se lance aujourd’hui ?

Si tu écoutes les conseils d’un vieux t’es foutu !

La phrase de fin, c’est ce que tu veux et c’est maintenant !

Si tu cherches là où tout le monde cherche, tu trouveras ce que tout le monde trouve.