Interview : South Central

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Pourriez-vous présenter rapidement  ? South Central, c’est qui ? C’est quoi ?


Rob: ­Moi c’est Rob et je suis le DJ du groupe avec Keith. 3 autres membres en font également parti. Je chante et fait du synthétiseur, Keith quant à lui compose et écrit les musiques avec moi.

Nous faisons de la musique électro associée à des sons rocks indie et de lourdes basses : nous sommes fans de grosse musique !

Le mix permet une association parfaite de la musique indépendante avec la musique électronique. On est vraiment perfectionnistes à ce propos, car nous voulons devenir des emblèmes de ce style.

Dans les années 60/70, les gens aimaient le rock, alors que dans les années 80/90, ils préféraient la musique électronique. En 2010 voir même en 2020, il aimeront les deux.


Comment se sont passés vos débuts, la formation du groupe, le matériel utilisé ?


Rob: Keith et moi on se connait depuis plus de 10 ans maintenant, et nous avons travaillé ensemble en tant que musiciens à plusieurs reprises. Nous avons commencé un groupe de rock indépendant, puis on s’est mis à faire de la musique électronique afin de subvenir financièrement à ce dernier. On a finalement décidé de mélanger les deux. Keith et moi écrivons, produisons et mixons la musique. Notre première production fut la track “Nothing Can Go Wrong”, ainsi que quelques remix, et tout commença réellement de là.


Keith: Le premier remix était celui du groupe Metronomy.


Vous possédez un style à part entière, une musique electro/trash tirant ses influence de la culture punk/rock, et vous apparaissez généralement sur vos photos et vidéos avec une capuche, le visage dans l’ombre. Est-ce que vous pourriez nous parler de vos influences et de ce style un peu particulier ?


Keith: Nos influences ont beaucoup changé ! Quand nous avons commencé, nous étions jeune, alors que maintenant nous écoutons des groupes tel que The Horrors, My Bloody Valentine, …

Mais nous écoutons également du Kraftwerk, de la nu-dance ou encore beaucoup de musique électro plus récente afin de trouver de l’inspiration. Tout ceci sont nos influences, mais nous en tiront également une partie de la musique des années 80/90.


Est-ce que le choix du nom South Central a un rapport avec la zone géographique du même nom située au sud de Los Angeles, synonyme de destruction et décadence ?


Rob: Beaucoup de gens nous posent cette question, car c’est certainement la première chose à laquelle on pense : Los Angeles.

Mais le nom de South Central se réfère plutôt à l’histoire. De nombreux bâtiments comme des cathédrales, des temples, des grosses églises, des hopitaux, possèdent un détail important : leur porte principale est située au centre sud du bâtiment.


Comment choisissez vous le nom de vos tracks ?


Rob: C’est une question intéressante ! Nous lisons beaucoup, et chaque titre possède une seconde signification. Par exemple, dans notre nouvel album, nous avons écris une musique à propos de Paris.

Il y a un livre intitulé Paris au XX ème siècle, qui a été écrit au XIX ème siècle.  L’auteur nous décrit une personne vivant dans le futur : cet homme en 1865 imagine Paris à l’époque que nous vivons actuellement, et il écrit que l’art, la musique, la peinture n’existent plus et que seul les métiers d’architecte ou médecin par exemple sont considérés comme des métiers importants. C’est ce livre qui m’a inspiré pour cette track car je suis un musicien, et je ne veux pas que le monde devienne comme ça. La musique est vraiment importante pour le futur et pour les gens.


Keith: Les noms des tracks que nous choisissons sont comme ça.


Rob: Il s’agit essentiellement de choses que nous avons lu ou vécu.


Keith: Quand nous avons écrit Nothing Can Go Wrong, nous venions de débuter et quand vous commencez, vous pensez toujours que rien ne peut mal tourner, et que tout ira bien.


Rob: Lorsque nous allons en studio, nous connaissons déjà la signification des musiques et des paroles que nous voulons enregistrer.


Vous avez participé à la première partie du concert de The Prodigy, le 15 mars 2009, au Zénith de Paris. Comment avez vous vécu cette expérience et est-ce que cela vous a permis d’accroitre votre notoriété ?


Rob: Ce fut vraiment intéressant pour nous, et particulièrement en France. Beaucoup de gens ont pu découvrir South Central par cette occasion. Lorsque que nous avons terminé, le groupe Prodigy est venu vers nous et nous a dit “Votre DJ set a été extraordinaire”. Cela nous a touché car ils font parti de nos modèles. Ils nous ont proposé de les suivre dans leur tournée au Royaume-Uni, et nous avons effectué une date avec eux au Japon il y a 3 semaines. Nous les accompagnerons en Janvier dans leur tournée en Angleterre. C’est pour eux que nous avons fait le remix de Warriors Dance. On est très heureux d’avoir leur support car ils nous ont beaucoup inspiré.


Vous avez également multiplié les dates et participé à plusieurs festivals français en 2009, comme Europavox ou encore Le Rock dans tous ses états. Quels ont été dans l’ensemble les retours du public français concernant votre musique ?


Rob: Ils ont été bons. Les français sont des connaisseurs de musique.

En Angleterre, et dans le sud surtout, on ne vous écoute que si vous êtes connus. Dans le nord, c’est plutôt comme en France. Si vous êtes bon, ils vous supportent sans faire vraiment attention à votre popularité. Ce n’est pas une question de marketing, mais de talent. Et j’aime ça.

Par exemple, lors d’Europavox, nous avons commencé à mixer devant 40 personnes. Le lieu pouvait contenir 2000 personnes, et ils ont commencé à venir … Si la musique est bonne, les gens viennent. C’est ce que j’aime à propos des français. Ils savent que seule la bonne musique compte. Et je pense que c’est important.


Keith: Les français sont de très bons amateurs de musique électronique.


Rob: Ce que je veux dire, c’est qu’il n’y a pas eu de grands groupes électro depuis Daft Punk, et maintenant vos pouvez choisir qui seront les prochains. Je pense que c’est une très bonne chose,  et que c’est ce qu’il se passe. J’aime la French Touch, et nous essayons de la mélanger avec le style anglais. Une bonne partie de notre album est comme ça : les lourdes basses du style anglais, avec tout ce que la french touch peut apporter.


Avez vous des projets dont vous voudriez nous faire part, comme la sortie d’un album ?


Rob: Nous travaillons sur notre album depuis 8 mois, et il est maintenant bientôt fini. Nous recherchons un label et nous sommes dans une position confortable où nous pouvons donner notre album à ceux qui veulent l’écouter. Nous ne voulons pas signer avec un label car nous souhaitons nous développer nous même ; nous ne voulons pas que l’un d’entre eux nous dise quoi faire.


Le futur de South Central dans quelques années, vous le voyez comment ?


Rob: Nous allons écrire, enregistrer et faire des tournées. Nous ferons comme nous le sentons. Nous ne le faisons pas pour l’industrie musicale ; nous voulons que notre musique reste. Notre futur sera ce qu’il sera. Nous travaillerons dur et j’espère que South Central existera pour un long moment encore.


Quel est votre avis sur le partage illégal de votre musique sur internet ?


Rob: Parfois j’ai dit à Keith “Mais n’est-ce pas dingue le fait que nous travaillons depuis 8 mois en studio, et que les gens téléchargent nos musiques gratuitement”. Parfois vous voudriez dire “Oh, ce n’est pas juste”. Imaginez votre travail : vous avez un salaire pour l’ensemble de l’année, que vous ne touchez pas entièrement car tout le monde le prend.

Mais c’est n’est pas tout à faire comme ça. Internet est une bonne chose dans le sens où beaucoup plus de gens peuvent écouter notre musique, et l’acheter si elle leur plait.


Keith: Dans les années 80/90, vous deviez avoir un label pour être entendu. Et si vous n’en aviez pas, vous deviez le produire vous même et cela dépendait de l’argent que vous possédiez pour le faire connaitre le plus loin possible. Maintenant, vous n’avez plus besoin d’argent, il suffit juste de mettre les morceaux sur Myspace et les gens peuvent vous écouter. La musique reste de la musique, et si les gens aiment, ils payeront pour elle.


Rob: Les gens écoutent votre musique et deviennent vos fans grâce à Internet. Et par conséquent, on gagne plus d’argent sur nos live. L’ensemble s’équilibre de lui même. J’étais vraiment contre le téléchargement illégal car au début, on ne comprends pas et on sait que ce n’est pas juste.

Le service Spotify est assez connu en Angleterre.  Vous payez tous les mois et vous avez accès à votre musique. Ce n’est pas forcément bon pour les artistes, mais pour les grosses maisons de disques qui ont un gros catalogue et de nombreux artistes, toutes les petites sommes gagnées pour chaque écoute en font un total conséquent. Parfois, ces grosses entreprises gagnent plus que les artistes. Mais comme je l’ai déjà dit, les prestations en live permettront aux artistes de survivre. J’espère que le livre Paris au XX ème siècle ne se révèlera pas être vrai !


Si vous avez une dernière chose à dire …


Rob: Nous sommes ravi de terminer notre album. Je le dis depuis maintenant 3 mois, mais là, c’est vraiment le cas.

Nous le sortirons certainement l’année prochaine, et nous sommes à la recherche d’une tournée en France avec nos nouveaux sons, afin de trouver de nouvelles personnes pour nous écouter et apprécier ce que nous faisons.